QUAND DES MILLIARDAIRES EN SHORT FONT LA GREVE, C'EST QUE LE BALLON NE TOURNE PLUS ROND

Publié le par L'hermaphrodite radical

LE CHAT - FOOT 01             Le FC Barcelone, le Real de Madrid, Lionel Messi, C. Ronaldo, des stades sanctuarisés, des clubs sacralisés, des joueurs adulés. Chacun gare sa Ferrari et enfile ses crampons, 22 demi-dieux entrent sur le terrain et courent après un ballon. 90 minutes, c'est généralement le temps qu'ils ont pour marquer des buts sans en encaisser, après ça direction les clubs branchés, le champagne et les p**es de luxe, on ne peut rien refuser aux génies des pieds. Dans ce monde de paillettes qui fait autant rêver que vomir, on voit mal comment des mots comme "endettement, impayés, ou pire, cessation de paiement" peuvent sortir de la bouche des employeurs de Ballons d'Or. Pourtant, tel nos champions du Monde de la SNCF, les footballeurs professionels de Liga (Championnat Espagnol) feront grève aujourd'hui.

 

 

 

Des salaires impayés
Ceux qui suivent le football de loin ou qui en quelque sorte, le "subissent"  ont déjà dû entendre parler des sommes astronomiques concernant les fameux transferts. Je rappelle aux novices quelques éléments de bases qui font du "marché des transferts" (c'est comme ça qu'on l'appelle) une guerre de portefeuilles. Dans le football, les contrats sont presque toujours à durée déterminé, même pour les entraîneurs, voir pour le staff technique. A ma connaissance, il n'y a aucun joueur des championnats majeurs étant actuellement en CDI. C'est ce qui rend le marché des transferts si "attractif"! On pourrait presque dire que dans le football, un contrat est fait pour être rompu. Le mécanisme est simple, en fonction de la qualité du joueur, plus la durée restante du contrat est longue, plus les indemnités de transferts sont élevées. Un contrat n'est que très rarement respecté. Exemple: En 2009, C.Ronaldo a l'époque considéré comme l'un des deux meilleurs joueurs du monde, sous contrat avec Manchester United jusqu'en 2012 a été transféré au Real Madrid pour 94 millions d'euro.
Acheter un joueur c'est, en terme économique, un investissement. Un joueur populaire permettra d'engranger différentes recettes: produits dérivés, vente de places au stade, augmentation des droits tv, etc... Un joueur efficace sur le terrain aidera l'équipe à gagner des titres assortis de fortes sommes d'argent. Le fait est qu'un investissement est toujours risqué. C'est en croyant à une rentabilité pourtant incertaine qu'on s'enfonce dans l'endettement de manière certaine.
Ainsi et comme pour une entreprise classique l'argent vient très vite à manquer et les salaires deviennent difficiles à payer. L'inéluctable a d'abbord frappé l'Espagne qui bénéficie d'une loi d'un bêtise inqualifiable. Batisée "Concursal" (retenez la première syllabe), cette disposition légale permet de suspendre le paiement des dettes sans être déclaré en faillite, ce qui permet donc au club de continuer à vivre. Les dettes sont ainsi réduites de moitié et les joueurs trinquent en étant payés en retard ou même dans certains cas, pas du tout.

La France (pour une fois) bonne élève!
En espagne, on parle d'un endettement cumulé (première et deuxième division)avoisinant les 3,4 milliards d’euros, ce qui est, pour rester sobre, juste complétement dingue! Les Anglais ne sont pas en reste avec 3 milliards d'euro. Les Italiens se placent troisième avec 2, 3 milliards d'euro ( à lire, un article extrêmement fourni et détaillé sur les endettements des clubs européens link). Mais que fait la France? Loin devant ses homologues européens et tout en abritant l'un des principaux championnats européens, elle est à n'en pas douter la première de la classe! Son ratio d'endettement [total des dettes (à court ou long terme)/somme des actifs (joueurs, équipements, centre d’entraînement et de formation, placements financiers)] est en moyenne tout à fait acceptable. Bien qu'il y est deux où trois bonnets d'âne (Valenciennes, Nancy, Lens), notre ratio avoisine les 63% ce qui est assez éloigné des 80% jugé dangereux (voir graphique).
A titre de comparaison la dette du Fc Barcelone avoisine les 440 millions d'Euro alors que ses actifs sont de l'ordre de 398 millions d'Euro soit un ratio de 111%... Ca fait peur.endettement ligue 1

M.M.

Sources :

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2566p056-057.xml0/

Publié dans Actualité

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